
On en parle moins que l'immobilier collectif, mais le marchĂ© des maisons individuelles est Ă©galement en pleine reprise depuis deux ans. Les ventes de maisons neuves ont en effet bondi en 2016 de 10% Ă 133.000 unitĂ©s, et retrouvent des niveaux enregistrĂ©s en 2011, mĂȘme s'ils n'ont pas encore renouĂ© avec la barre de 145 000 franchie en 2010, et encore moins avec les annĂ©es records 2006 et 2007 oĂč les chiffres avoisinaient les 160.000 Ă 170.000 maisons vendues.
Les acquisitions de ces maisons qui sont essentiellement construites en pĂ©riphĂ©rie des villes ont fortement augmentĂ© en Ăle-de-France (+24%) et dans les rĂ©gions de l'ouest: +22% pour la Nouvelle Aquitaine, la Bretagne et la Normandie, et +31% pour les Pays-de-la-Loire. Ce dynamisme est aussi la preuve que les mĂ©nages français restent Ă la recherche de plus d'espace pour vivre, quitte Ă s'Ă©loigner des centres-villes, oĂč l'emploi est pourtant de plus en plus concentrĂ©. Une demande d'Ă©loignement qui va en partie Ă rebours des politiques publiques qui misent beaucoup sur la densification des villes.
Le PTZ, mesure indispensable
Du reste, c'est bien le gouvernement qui est Ă l'origine de ce redressement spectaculaire (seulement 98.000 ventes avaient Ă©tĂ© enregistrĂ©es en 2014). Le marchĂ© des maisons neuves a Ă©tĂ© fortement dynamisĂ© par le nouveau prĂȘt Ă taux zĂ©ro (PTZ) Ă©largi depuis le 1er janvier 2016, puisque prĂšs de 117.000 prĂȘts ont Ă©tĂ© distribuĂ©s en 2016, contre 59.000 en 2015, a indiquĂ© la LCA-FFB, qui fĂ©dĂšre les professionnels de la maison individuelle. Ce n'est pas une surprise : la chute du marchĂ© Ă partir de fin 2011 Ă©tait dĂ©jĂ en grande partie due Ă la reconfiguration dĂ©favorable du PTZ.
Reste que les transactions ont Ă©tĂ© en forte hausse grĂące Ă la chute des taux d'intĂ©rĂȘt nominaux de crĂ©dits immobiliers ces derniĂšres annĂ©es, qui ont atteint un point bas historique Ă 1,31% en moyenne en novembre 2016, selon l'Observatoire CrĂ©dit Logement/CSA. Bref, en 2016, « les planĂštes Ă©taient bien alignĂ©es et il convient en 2017 de consolider cette dynamique », commente le prĂ©sident de LCA-FFB, Patrick Vandromme.
Une fin d'année 2017 incertaine
Car si la remontĂ©e des taux d'intĂ©rĂȘt Ă 1,51% en moyenne en mars 2017 ne s'est pas fait ressentir nĂ©gativement sur l'activitĂ©, en revanche le second semestre de l'annĂ©e pourrait ĂȘtre plus compliquĂ©. Clairement, « si les taux augmentaient d'entre 0,5 et 1 point de pourcentage d'ici la fin de l'annĂ©e, il y aurait nĂ©cessairement un impact nĂ©gatif sur les transactions », assure Pierre Jude, prĂ©sident du constructeur Maisons Pierre.
Un autre phĂ©nomĂšne pourrait venir perturber le marché : « Les incertitudes sur une Ă©ventuelle rĂ©orientation de la politique du Logement Ă l'aune d'une politique budgĂ©taire plus restrictive », Ă l'issue de l'Ă©lection prĂ©sidentielle du printemps, note la LCA-FFB. Par exemple, « si l'on rabote les aides de type PTZ, il y aura une incidence importante sur le marchĂ©. Car soyons clair : l'immobilier a toujours fonctionnĂ© avec des aides de l'Etat », reconnaĂźt Pierre Jude. A l'inverse, « l'activitĂ© pourrait ĂȘtre encore plus dynamique si l'on augmentait les soutiens publics, en Ă©levant par exemple le plafond de revenus pour obtenir l'APL accession », estime-t-il.
Une demande structurellement soutenue
Ce n'est en tout cas pas du cÎté des ménages que la demande va fléchir : d'ici à 2020, « les besoins en nouveaux logements liés à la simple augmentation du nombre de ménages et à l'obsolescence (en particulier géographique) du parc existant sont à minima d'environ 400 000 unités par an hors rattrapage du déficit cumulé », estime la LCA-FFB. Or, entre début mars 2016 et fin février 2017, 387.000 logements ont été mis en chantier, toutes catégories confondues. On n'y est pas encore, donc.
Reste toutefois à maßtriser la hausse des prix : selon le baromÚtre LPI-SeLoger des prix immobiliers, le prix moyen des maisons neuves a progressé de 3,5% en 2016, à hauteur de 2 424 euros le mÚtre carré (foncier compris), contre une hausse de seulement 0,9% en 2015. Or, si le pouvoir d'achat immobilier des ménages venait à s'éroder, le marché risquerait de se crisper à nouveau.
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